Au rang des disciplines équestres, il en est une qui commence à s’imposer en France, comme on a pu le voir cette année au Salon Equita Lyon, c’est le Reining ! Historiquement le Reining n’est pas un sport équestre, c’est une équitation de travail. Les cow-boys conduisent les troupeaux, juchés toute la journée sur leurs montures, les guidant d’une seule main. Aujourd’hui, le reining est devenu une des disciplines de l’équitation western reconnue par la Fédération Internationale d’Equitation. Il pourrait aussi prochainement figurer au catalogue des Jeux Olympiques.

L’équitation western s’inscrit dans une culture, une logique assez éloignée de l’équitation  classique pratiquée en Europe qui est née au sein des traditions militaires, rigides, fondées sur le principe d’obéissance. Même si l’équitation classique a véritablement évolué en France ces dernières années, on n’efface jamais complètement une imprégnation culturelle. Elle est d’ailleurs toujours enseignée sur ces bases dans nombre de centres équestres.

A contrario, l’équitation western reste imprégnée du fameux « rêve américain » ! Même si l’histoire équestre de ce continent est beaucoup plus jeune. Les premiers chevaux ne sont arrivés sur le continent américain que lors d’un voyage de Christophe Colomb en 1493. C’est en 1540 qu’environ un millier de chevaux devenus encombrants furent libérés dans la nature par Francisco Vasquez de Coronado, parti à la recherche des Sept Cités d’Or et forcé de battre en retraite rapidement ! Ces chevaux redevenus sauvages ont donné naissance aux mythiques mustangs, à l’origine de la race Quater Horse. Les cow-boys en ont fait leurs montures pour répondre aux besoins du travail dans leurs ranchs. Le Quater Horse a une morphologie adaptée au travail avec le bétail. Assez petit, il a un arrière-train musclé, une encolure courte qui ne gêne pas le maniement du lasso, et surtout il est très confortable ce qui permet aux cow-boys de rester des heures à cheval. Autre qualité, le Quarter Horse est un excellent sprinteur, ce qui est des plus efficaces lorsqu’il s’agit de courser le bétail, car les vaches peuvent être très rapides sur de courtes distances.

Pour ces raisons, ces chevaux s’inscrivent dans une culture au même titre que la musique country et les rodéos… C’est toujours le Quarter Horse qui s’impose dans la plupart des disciplines d’équitation western comme le reining, le cutting ou le barrel racing. Dans cette équitation partagée dès l’origine entre le travail et la détente, ce sont surtout la souplesse, l’endurance, l’harmonie cheval – cavalier qui sont recherchées. L’influence des indiens, souples, agiles, rapides, fusionnels avec leurs chevaux, marque l’équitation western. C’est dans ce contexte qu’a émergé le concept « horsemanship », vulgarisé par le fameux : « murmure à l’oreille d’un cheval » ! dont les figures emblématiques sont Monty Roberts, John Lyons, Ray Hunt, Buck Brahnaman, Tom Dorrance…Même si on peut regretter que  l’équitation western et ses disciplines ne soit pas toujours totalement empreintes de la démarche éthologique, celle-ci est issue de cette équitation.

Pour celles et ceux venus d’autres univers équestres qui assistent pour la première fois à une compétition de reining, la première surprise vient de l’ambiance. On est loin de l’atmosphère quelque peu feutrée des concours d’équitation classique… ça crie, ça siffle, ça s’agite ! Les chevaux ne semblent pas impressionnés par tous ces bipèdes joyeux et passionnés autour d’eux. Ils déroulent leurs parcours au galop et exécutent des enchainements de figures imposées, roll-backs, spins, sliding stops, huit de chiffre, etc. sans se soucier d’autres choses que des intentions de leurs cavaliers. C’est d’ailleurs sur cette complicité que se jugent les épreuves. On évalue la capacité du cavalier à guider son cheval et celle du cheval à répondre aux sollicitations de son cavalier. Chaque écart sur le tracé d’une figure est pénalisé. En plus de sa capacité d’écoute et de compréhension avec son cavalier, les qualités d’un cheval de reining sont le calme, la précision, l’équilibre.

Somme toute, des qualités que chaque cavalier aimerait trouver chez son cheval, quelle que soit la discipline qu’il pratique… N’oublions pas que pour aider nos chevaux à développer ces qualités, il existe un livre, c’est « Demande à ton cheval » de Françoise Anstett.