La voltige équestre, une discipline accessible à tous
Aujourd’hui, la voltige équestre est une des premières disciplines que le jeune enfant peut pratiquer à poney ou à cheval. Elle est aussi accessible à tous les cavaliers débutants. Beaucoup de moniteurs d’équitation proposent des figures de voltige à leurs cavaliers débutants ou confirmés comme outil pédagogique de mise en selle, leur permettant d’acquérir plus d’aisance en éprouvant des sensations différentes et plus de confiance au contact du cheval.
– Les origines de la voltige
– La pratique de la voltige
– La voltige en cercle
– La voltige cosaque
Les origines de la voltige équestre
L’histoire de la voltige équestre montre que, comme beaucoup des disciplines équestres de loisir ou de compétition, elle trouve ses origines dans un usage militaire. Présentée au public comme jeu dans les arènes romaines par exemple, la voltige faisait partie des exercices militaires destinés à former les futurs cavaliers romains, à leur assurer une meilleure assiette, à exercer leur équilibre. Dès l’origine, la voltige, exercice d’adresse et d’audace, est passée d’une pratique militaire à une pratique ludique et sportive définissant peu à peu des règles pour permettre la compétition.
La voltige équestre fut, à elle seule, une tactique de guerre qui permit au cavaliers montant sans selle comme les cosaques ou les indiens d’Amérique, d’effectuer des charges et de se servir de leurs arcs, lances, fouets, fusils, pistolets…dans toutes les positions possibles !
C’est au XIIè siècle que la voltige revient d’Italie et apparait comme art du cirque, présentant toutes sortes de sauts à cheval. Parallèlement en France, la voltige s’installe comme discipline d’entrainement militaire avec les sauts de cheval, le cheval servant d’appui fixe, immobile. Les exercices sont alors plus proches de ceux de la gymnastique que ceux de la voltige en cercle pratiquée aujourd’hui. Pourtant des joutes violentes et dangereuses appréciées des militaires seront interdites par le roi et le pape. Elles seront remplacées par des représentations plus artistiques fort appréciées de Louis XIV et Louis XV.
La voltige équestre ne s’est réellement développée comme discipline sportive que pour les Jeux Olympiques d’Anvers en 1924. Après la seconde guerre mondiale, l’Allemagne structurera la voltige équestre contemporaine. En France, elle ne commencera à se structurer que dans les années 1970. Elle sera reconnue par la Fédération Française d’Equitation à partir de 1987. Aujourd’hui plus d’une vingtaine de pays pratiquent la voltige équestre, compétition que ne figure pas au rang des disciplines olympiques.
La pratique de la voltige équestre
Il est possible de débuter la voltige dès le plus jeune âge. Les enfants peuvent être initiés dès 3 ans. Ils n’ont à se préoccuper ni de la direction ni de l’allure du poney. Ils sont ainsi plus décontractés, ce qui leur permet de se concentrer sur les sensations qu’ils peuvent ressentir au contact du cheval et surtout de prendre confiance. Les enfants sont fiers de se mouvoir dans tous les sens sur le dos de l’animal, que ce soit au pas, au trot ou au galop. Vers 6 ans, les jeunes voltigeurs abordent des figures comme le montoir, le passage de jambes, la mise à genoux, le debout, l’assis au galop.
La pratique de la voltige peut être adaptée à tous les niveaux des cavaliers.
Pour les cavaliers confirmés, elle sera une aide au perfectionnement permettant d’améliorer leur équilibre mais aussi une meilleure perception du cheval, indispensable pour s’assurer une meilleure assiette.
Au stade de la compétition, le voltigeur exécute en musique un programme de figures imposées comme l’entrée, la position de base, le debout, l’étendard, le moulin, les ciseaux ou l’amazone. On peut également pratiquer la voltige en équipes composées de 4 à 6 voltigeurs plus un remplaçant. Chaque voltigeur est jugé sur la correction, la tonicité et la grâce de son attitude. Sont également appréciés la fluidité de ses enchainements, l’élégance et la fluidité des figures et leur harmonie avec le cheval.
La voltige en cercle
Proche de la gymnastique acrobatique, la voltige équestre est un « sport spectacle » qui se pratique à cheval, en équipe ou séparément. Le cheval évolue sur un cercle de 15 mètres de diamètre, dirigé par un longeur. Le voltigeur exécute en musique des figures gymniques imposées ou libres, dans un temps et un rythme donné. Cinq juges évaluent le travail du voltigeur, du longeur et, depuis 1997 celui du cheval, son rythme, son amplitude, sa régularité, son impulsion.
La confiance entre le cheval, le longeur et le voltigeur doit être la plus parfaite possible. Le cheval de voltige est le membre de l’équipe sur lequel repose la réussite de l’épreuve. Il doit être calme, confiant, parfaitement dressé, endurant pour pouvoir maintenir un galop régulier et une trajectoire tendue sur le cercle. Fort et souple, le cheval doit aussi avoir un très bon équilibre pour ne pas gêner le voltigeur, quelles que soient les figures qu’il réalise.
Le voltigeur
Le voltigeur doit rester en permanence en harmonie avec son cheval. Il doit exécuter ses figures en suivant le rythme de sa monture, l’un et l’autre parfaitement complices. Le voltigeur doit posséder souplesse, force, énergie, et surtout savoir sentir le rythme de son cheval pour profiter au maximum de son allure dans la réalisation de ses figures. Sont d’ailleurs proscrites les figures allant à contresens de la marche qui abîmeraient les chevilles et genoux du voltigeur. De la même façon les figures et leur enchainement sont composés pour faire en sorte de préserver l’état physique du cheval et du voltigeur.
Le longeur
Le rôle du longeur au sein du trio, outre dirigé le cheval, est de contribuer au moral du cheval et du voltigeur. Attentif, doté de charisme, il motive et rassure si besoin. La longe est en coton, de 2 à 3 cm de large pour 9m de long. Elle possède une boucle d’attache d’un côté et une poignée cousue de l’autre. La chambrière est munie d’un manche télescopique de 3m pour une mèche de 4,5m. Longe et chambrière sont ses instruments de communication avec le cheval.
Le harnachement
Le voltigeur peut évoluer sur le cheval grâce à un surfaix posé sur le garrot du cheval de sorte qu’il reste un espace minimum de 80 cm à l’arrière et pas plus de 25 cm à l’avant. Le surfaix repose sur un arçon monté sur des rembourrages en cuir amortisseur. Il est composé de deux poignées et de 2 courroies latérales souples et parfois aussi équipé d’une poignée centrale souple. Il repose sur un tapis de voltige, généralement d’une épaisseur de 3 cm.
La voltige cosaque
La voltige cosaque est une discipline très spectaculaire qui ne se pratique pas en cercle mais en ligne droite. Le cheval est lancé au grand galop, sur une longue distance. C’est à cette allure que le voltigeur exécute ses figures. La voltige cosaque est davantage une discipline de spectacle que de compétition.
Le voltigeur lancé à pleine vitesse sur son cheval ramasse des objets posés à terre, manipule des armes dans des positions acrobatiques ou bien fait mine de se protéger, de se dissimuler comme pour ruser avec ses adversaires
Le lien de confiance entre le cheval et le voltigeur doit être absolu. L’entrainement et la condition physique du voltigeur comme de sa monture doivent être parfaits. Outre ses conditions physiques, le voltigeur doit posséder force et souplesse et un excellent équilibre qui s’acquièrent au prix d’entrainements rigoureux.
On dit que le voltigeur ne doit plus avoir besoin de penser à ses gestes, ils doivent devenir des automatismes. Lancé en plein galop, on n’a plus le temps de réfléchir.
Plus encore que dans la voltige en cercle, les qualités du cheval de voltige cosaque sont essentielles, en particulier son calme, sa sérénité. Il ne doit pas avoir peur, ni s’énerver quelles que soient les circonstances.