Quand l’homme a domestiqué le cheval c’était à des fins alimentaires. Non pas pour consommer la viande de l’animal, pour cela il lui suffisait de le chasser, mais pour le lait des juments !
Mais très vite, une fois domestiqué, le cheval accompagne l’homme dans toutes ses occupations dont une des principales est de faire la guerre ! On retrouve d’ailleurs dans le Proche-Orient un premier manuel de formation pour les chevaux de chars écrit vers 1350 avant J-C. Le célèbre Xénophon, philosophe et officier grec a écrit notamment deux traités sur la cavalerie qui ont longtemps fait référence au sein de l’enseignement militaire de l’équitation. Le cheval fut le premier enjeu de la course à l’armement, car la qualité de la cavalerie fut longtemps facteur de victoire ou de défaite avant l’arrivée des engins à moteurs. Tant et si bien que l’homme « fabriqua » des chevaux de guerre, en intervenant parfois génétiquement pour optimiser les aptitudes de certaines espèces aux aptitudes guerrières. Le cheval Barbe est une de ces races appréciées pour leurs qualités à faire la guerre. Il avait déjà été utilisé par les Maures et par l’armée de Jules César pour conquérir la Gaule. Le cheval Barbe démontra aussi ses aptitudes lors de la guerre de 1914-1918.
La cavalerie de la Grande Guerre
Au début de la « Grande guerre », en 1914, la cavalerie française se montra particulièrement incisive face à la cavalerie allemande ce qui amena les cavaleries allemandes à changer de stratégie en évitant les affrontements directs et en cherchant à faire tomber la cavalerie française sou le feu de leurs mitrailleuses.
De plus, la cavalerie française eut à subir des erreurs stratégiques de la part du haut commandement, peu au fait de la réalité cavalière. Il exigeait par exemple que la cavalerie parcoure de grandes distances, avec des chevaux lourdement chargés, sans un jour de repos. De nombreux chevaux sont ainsi restés dans les fossés, épuisés, dénutris, assoiffés…
Les cavaliers étaient armés de sabres et de mousquetons, de révolver pour les gradés. Les dragons et les hussards portent une lance, reposant sur un sabot de cuir noué sur l’étrier droit. Les équipements lourds comme les casques et les cuirasses seront vite abandonnés
Les chevaux sont également utilisés pour tirés les canons. Les attelages sont constitués de couples de chevaux tirant le canon et d’autres pour tracter le caisson aux accessoires. Les attelages sont guidés par un conducteur, monté sur le cheval de gauche de chaque attelage. Le chef d’attelage et le sous-officier responsable sont à cheval. De nombreux chevaux d’artillerie ont été victimes des tirs d’artillerie de l’ennemi. Certains ont même été gazés en même temps que les soldats capturés.
Des mulets et des ânes sont également affectés au service militaire pendant la guerre de 14-18. Les mulets portent des charges comme les mitrailleuses. On les entend braire plaintivement sur les champs de bataille. De petits ânes parcourent parfois les tranchées lourdement chargés.
Cette guerre a été une hécatombe pour les chevaux. Pas seulement victimes des charges ennemies… nombre sont morts de soif, de faim. Beaucoup aussi, légèrement blessés, que ce soient dans les combats ou par leur harnachement, ont succombé faute de soins.
A l’initiative des Anglais, en décembre 1914, la question des chevaux de guerre fut inscrite à l’ordre du jour du Congrès de Genève. La Croix-Bleue et la Croix-Violette furent fondées à l’instar de la Croix-Rouge, mais pour les chevaux.
Profitons du devoir de mémoire rendu aux hommes tombés pendant cette guerre pour avoir une pensée pour ces chevaux qui ont donné leur vie aux côtés des soldats !