Tout le monde connait Google et, à juste titre, apprécie sa pertinence en tant que moteur de recherche. Ce n’est en effet pas un hasard s’il répond à près de 3,5 milliards de questions que nous, internautes, lui posons chaque jour !
Mais Google n’est pas qu’un moteur de recherche, il propose aussi un service de traduction en différentes langues. Si ses traductions demandent un petit réajustement sur le plan rédactionnel, généralement il donne quand même un sens assez proche du texte proposé. Sauf quand un Ukrainien lui demande de traduire « ministres russes »… Ceux-ci deviennent alors « des petits chevaux tristes » !
Là, l’écart sémantique est immense… Imaginez-vous arriver dans le pré de votre cheval préféré, triste parce que son compagnon de pâture est livré au maréchal-ferrant de l’autre côté de l’écurie… Aura-t-il l’air d’un ministre russe ? Pire encore, à l’inverse, lorsque devant votre écran de télé vous apercevrez par exemple Dmitri Medvedev, le Premier ministre Russe, difficile de voir spontanément un petit cheval triste !
Comment expliquer cet écart sémantique quand on sait que ce sont « des robots » (autrement dit des algorithmes) qui effectuent les traductions que nous soumettons à « Google Translate » ? Les algorithmes n’ont ni le sens de l’humour, ni le moindre état d’âme provocateur susceptible de justifier cette erreur.
Sur le plan technique, les robots de Google fonctionnent par recherche d’analogies. Ils livrent leurs réponses par rapport à l’analyse de milliers de pages web utilisant les mots demandés. Sauf qu’ils ne savent pas tenir compte du contexte réel dans lequel les mots sont employés. Si les ministres russes ont été métaphorisés en petits chevaux tristes par leurs compatriotes, les algorithmes eux, restent des machines davantage sensibles aux nombres qu’aux sentiments !